الخميس، 28 فبراير 2013

Posted by Weldlhlat
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Le région de Lakhssas est semi-aride à tendance océanique fait que la forêt est clairsemée. Quelques arbustes et une herbe rare poussent ça et là de la fin de l’automne jusqu’à la mi-juin. L’arbre dominant dans cette forêt est, sans contexte,l’arganier. Il existe d’autres variétés d’arbres dont les espèces sont condamnées à disparaître, faute d’une exploitation contrôlée. C’est le cas, notamment, d’une variété de sumac appelée «azad», utilisée par les tanneurs ou du thuya nommé «azuka» qui sert à différents usages domestiques. Seul le jujubier, «azggwar» semble bien se défendre malgré l’acharnement des paysans qui le coupent soit pour dégager leurs champs de culture, soit pour s’en servir comme enclos pour leurs vergers. Même les chèvres, connues pour être dévastatrices, n’ont pu venir à bout de cet épineux.
La flore locale est aussi riche en euphorbes cactacées. Deux variétés dominent : «tikiwt» dont les fleurs sont très appréciées pour le goût piquant et fort qu’elles donnent au miel et «asbartto» qui figure dans la pharmacopée traditionnelle. Quand les précipitations sont suffisantes, le printemps donne naissance à une multitude de plantes et de fleurs. Cette richesse et cette diversité caractérisent aussi la faune de la région.
Enumérons les éléments qui jouent un rôle marquant dans la littérature orale locale. Ainsi, parmi les oiseaux figure l’aigle : «igidr» qui tient une place importante en tant que puissance mystérieuse et positive comme dans le conte «Hammu unamir». Bien connu dans la région, le faucon : «lbaz» renvoie, généralement, à l’être aimé, dans l’ensemble de la poésie chleuh.
{morfeo 34}
Le pigeon sauvage et la colombe, respectivement, «atbir» et «tamilla» sont chargés de la même symbolique affective que le faucon mais en s’appliquant exclusivement à la femme aimée. Le hibou, la chouette et le corbeau : «gguw», «tawukt» et «agaywar» sont chargés de négativité puisque souvent liés dans les contes à des sorciers. La perdrix et l’alouette : «taskkurt», «taleyutt» sont associées aux victimes innocentes qui subissent injustement les mauvais sorts. Parmi les mammifères, le mouflon et la gazelle : «udad» et «azenkwd» symbolisent la beauté et la liberté. Le sanglier «bu tagant» incarne le paysan fruste et obstiné. Plusieurs personnes portent ce dénominatif comme surnom. Il s’est aussi imposé comme nom désignant le garde forestier. La hyène : «ifis», aujourd’hui disparue, tient dans les contes un rôle analogue à celui de l’ogresse ; «tagwznt». Le renard et le chacal : «abagug» et «ussen» occupent une place importante dans les fables locales. En effet, autant le premier est rusé, à tel point qu’il a fini par porter aussi le nom de «ttalb eli», autant le deuxième est féroce.
Toutefois, cette férocité est beaucoup atténuée par le caractère stupide qu’on lui prête. Signalons que le hérisson : «bu mhend» tient dans les fables le même rôle que le renard. Le lièvre et l’écureuil : «awtil» et «anzid» sont souvent associés à des personnages de faible intelligence qui en subissent les conséquences. Le porc-épic : «tarust» est l’un des rares animaux sauvages qui font l’objet d’une représentation assez ambiguë. La légende veut, en effet, qu’à une époque non déterminée, le porc-épic fut une femme que Dieu a métamorphosée par punition pour un sacrilège qu’elle avait commis. Cette femme volait, pendant la nuit, le bois des arganiers qui ne lui appartenaient pas. Les épines du porc-épic proviendraient du bois que cette femme portait sur son dos avant la métamorphose. L’observation de pratiques telles que la consommation de la viande de cet animal, l’utilisation de sa patte que l’on passe sur le sein d’une mère qui vient de sevrer son enfant afin de faire oublier à celui-ci l’allaitement maternel ainsi que les dires selon lesquels l’animal était à l’origine une sainte : «tagwrramt», suscitent quelques interrogations sur la représentation mythique qui entoure cet animal.

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