الخميس، 28 فبراير 2013

Posted by Weldlhlat
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Il y a trois choses qui jouent un rôle profond dans la psychologie du Berbère : le cheval, symbole de la liberté, le fusil par lequel il défend sa terre.
Pendant la fantasia, les berbères partent à bride abattue, comme s'il fonçaient sur l'ennemi; la poudre les enivre. Ils savent que le salut réside seul en leur fusil.
Aussi est-il beau de les voir, une fois arrivés à la fin de leur charge échevelée, lâcher tous ensemble le coup de feu à la plus grande joie des spectateurs.

Les hommes berbere se drapent de jellaba blanches parfois bleues, dont ils font de nombreux plis. On les comparerait volontier à ces rudes paysans romains, revêtus de la toge.
Montés sur leur chevaux, ils semblent superbes, surtout au moment de la fantasia quand une vingtaine d'entre eux en ligne, emportés à toute vitesse dans un tourbillon de poussière, brandissant leurs fusils, les déchargent tous ensemble, au milieu des cris des Akhssasi.

Canicule, poussière, foule et ambiance de fête. Les gens, par milliers, grouillent autour d’un immense terrain nu, véritable arène antique. Ici, on vient des contrées les plus reculées de la région de Lakhssas. C’est l’occasion d’un grand rassemblement qui peut durer toute une semaine.
{morfeo 42}
Les chevaux foulent allégrement le sol dans leurs harnachements d’apparat sans être effarouchés par le brouhaha ambiant. Les meilleurs cavaliers et les plus beaux destriers se pavanent devant la foule admirative. Une équipes, d’une vingtaine de cavaliers chacune, ont quelque mal à s’aligner correctement. La tension se lit sur les visages des hommes qui se scrutent, brandissant le fusil d’une main et tenant fermement les brides de l’autre. Ils sont très concentrés, drapés dans des balks et burnous (sorte de cape) et vêtus de sarouel (pantalons bouffants et courts). Les chefs des équipes se distinguent facilement par leurs costumes richement décorés, ainsi que par, leur nervosité à fleur de peau. Un départ réussi est indispensable  Ce qui est frappant, c’est l’âge disparate des participants ; des vieillards de plus de soixante-dix ans côtoient de jeunes cavaliers de dix-huit ans.
Les premiers à se lancer, dans le combat imaginaire, donnent un léger coup d’éperon aux chevaux qu’ils font avancer de quelques mètres pour se démarquer légèrement des autres. Le départ tarde un peu et les cavaliers serrent les brides et calent le pied dans l’étrier pour retenir les chevaux qui piaffent d’impatience. L’excitation est à son comble. Elle est palpable et contraste avec l’air détendu de la foule.  Les jeunes gens et les vieux, scrutent la ligne de départ d’un œil expérimenté, analysant les gestes et les mouvements très codés de ce champ de bataille symbolique.
Les chevaux avancent d’une dizaine de mètres, lentement, nerveusement, majestueusement. Le chef de l'équipe, un quinquagénaire au regard grave, dressé sur son cheval noir, lève la main gauche et lance la célèbre formule « Hadar l’khayle » (les chevaux sont prêts !). Cri lancé aussi bien à l’intention de la foule que des chevaux. Les cavaliers lâchent alors la bride et donnent le coup d’éperon décisif Les chevaux s’élancent à vive allure en se frôlant. Des youyous déchirent le ciel au-dessus de la plaine. La charge héroïque contre l’envahisseur imaginaire est déclenchée. La poussière s’élève et les sabots font rouler leur tonnerre sur la terre sèche. A quelques enjambées de la ligne d’arrivée, le chef lance d’une voix puissante son ordre de bataille : Hadar Lamkahal ! (A vos fusils). Les cavaliers abandonnent la bride, se dressent sur les étriers et exhibent avec fierté leur fusil en le tenant des deux mains. La point culminant de la fantasia est atteint lorsque les armes crachent leurs salves simultanément vers le ciel dans une apothéose de baroud. On n’entend plus rien, sinon le grondement des détonations, le tremblement du sol, le bruit des sabots et les youyous jouissifs des femmes. Quelques touristes, appareils photos et caméra à la main, tentent d’immortaliser le moment. La poussière ocre et l’odeur de la poudre atteignent les spectateurs et personne ne se gène pour cracher abondamment. Aussitôt la première équipe revenue à la case départ pour recharger les fusils, une autre se lance à son tour et ainsi de suite. Les cavalcades se succèdent dans un magnifique ballet suspendant le temps face aux vagues du sable.

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